Intimités

« Ils avaient décidé de se retrouver en terrain neutre. La table entre eux était pleine de tasses vides et de cendriers pleins. A ce stade, ils vivaient surtout séparés [...] Plus rien ne semblait fonctionner entre eux, même si les regards qu'ils échangeaient étaient de pur désir. Ils étaient fous l'un de l'autre... - Tu me manques tellement, dit Cordy. - Qu'est-ce qui te manque exactement ? Quelqu'un qui passe trop de temps dans la baignoire, qui lit pour son plaisir, ce qui est pour toi criminel ou presque [...] qui t'incite à ne pas acheter tes cravates au supermarché ? Tu sembles maintenant trouver que tout ce que je fais est mal. Comment puis-je te manquer ? - C'est juste que tu me manques. » Eventail de fictions contemporaines où chaque détail touche par sa vérité, Intimités illustre la capacité unique de Laurie Colwin à saisir ce qui est de l'ordre de l'impalpable, de l'intimité entre les êtres. L'intimité qui unit Carl à Lucy - alors pourquoi s'offre-t-elle le petit bonheur d'aller nager seule, et pourquoi ce simple geste le fait-il soudain pleurer ? Celle aussi qui finit par s'installer entre la narratrice du « Pèlerin solitaire » et Gilbert Seigh, au-delà de leur collaboration professionnelle. Et cette force presque douloureuse qui continue de souder clandestinement William et Martha l'un l'autre...