Par les champs et par les grèves

Pour Flaubert, ce voyage en Bretagne en 1847 a été "une fort jolie excursion". Sac au dos et souliers ferrés, en compagnie de son ami Maxime Du Camp, il a parcouru huit cents kilomètres dans des conditions parfois difficiles. Du haut de ses vingt-cinq ans, il se déclare impressionné par la mer et par "le grand air, les champs, la liberté, j'entends la vraie liberté, celle qui consiste à dire ce qu'on veut, à penser tout haut à deux, et à marcher à l'aventure en laissant derrière vous le temps passer sans plus s'en soucier que de la fumée de votre pipe qui s'envole". Dans l'ébauche initiale, ce recueil devait être une oeuvre à deux voix, se répondant l'une l'autre, chacune avec son propre timbre. Par les champs et par les grèves se voulait également le récit d'une amitié mise à l'épreuve sur les routes et les plages de Bretagne : Du Camp devait rédiger les chapitres pairs et Flaubert se charger des chapitres impairs. Mais Du Camp s'est contenté de notes quand Flaubert a développé son style incomparable de la description en se frottant aux lieux d'une des plus belles régions de France. La préface de Michel Canévet, sénateur du Finistère et natif de Pont-l'Abbé, ainsi que les nombreuses illustrations d'époque, font de cette réédition un guide littéraire précieux, plein d'humour, de curiosité, de charme, d'érudition et, au final, d'émerveillement.